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La Rose Circumpolaire

 

 

Extrait du 1er chant : La Rose Circumpolaire

 

 

 

Génie, neige ignée! Neige du cœur pur sous son sceau d'éclair, albescence rougeoyante des Mystères

O lyre de feu élève un chant d'amour à une terre future, songe millénaire qui ne veut pas mourir

Tesselles ocellés de toutes les douleurs, tesselles irisées de rose couleurs d'aubes boréale ou polaire

Ô Rose chue d'un ciel perdu, silence de sphinx mué en muse des couleurs au syrinx d'oiseau-lyre

Génie, neige ignée revenue du pays des songes, du souvenir et de l'oubli, lyre de nuit immémoriale!

Une aurore boréale surgie dans sa robe nuptiale unit son ciel de cristal à une aube d'eaux lustrales

Une aurore boréale vêtue d'orage magnétique unit sa vision prophétique à une terre-mer ancestrale

Onciale peinte aux couleurs d'avant-monde, onde sainte ouvrant le Livre de la lumière primordiale!

 

Ô Chute des transparents glaciers glissant dans le vaste tombeau-océan, quelle parabole antique Décrivez-vous, secrets des soleils de parhélie, astres inconnus au sceau du grand silence arctique?

Ô route de glaciers xyphophores au souffle des vents hyperboréens, amphore de rêves fous et hiératiques

Lances d'or de typhons à la voix de stentor ou dormeuses pures sous une apparence de nue arctique

Dormeuses blanche et Muses errantes vêtues d'écumes dans le mugissement des mers antarctiques!

 

Ô route déliquescente des glaces arctiques, la banquise aura-t-elle fondu jusqu'au dernier iceberg

Avant que ne s'ouvre le cœur de la Rose à sa vision circumpolaire, le cœur de ce mystère planétaire

Qui est amer d'amour pour tout être, phare vigile à sa plus haute tour sur la nuit du vaisseau -Terre

Et sous tes voiles splendides, n'es-tu rose d'amour gravide, son point d' amure et sa solide vergue

Et n'as-tu vu naître à ta rive et se lever pour la Rose de Judée ce héros et martyr, Raoul Wallenberg ?

 

Ô Rose d'amour pour toutes choses de la terre, Rose de neige polaire, dont a rêvé peut-être Anchise

Rose de Norvège perdue dans l'Arctique sous la morgue des franchises, Ô neige forée, noire hantise

Faut-il, honte à ces fronts, que s'effondrent toutes les banques avant la fonte de toutes les banquises

Et filles des banquises aux golfes où elles se reproduisent, faut-il que meurent toutes baleines grises

Pour que, Rose d'amour éclose en toute âme, tu nous conduises sous les brises de ta terre promise?

 

Et par les jours et nuits blanches du solstice ô glaces arctiques au sillage d'écumes lactescentes

Irez-vous grossir les plate-formes glaciaires des ice-shelf en mer de Ross et de Weddel, ou indécentes

Roulerez-vous parmi les houles exquises qui bercent les roulis d'amants dans l'archipel des Marquises ?

Ô vœu secret de Rose polaire, serez-vous exaucés en mer de Ross ou changés en Rose solaire,

En reine de ces roses écloses au pur écrin d' amours promises à la Cour des marquises ?

 

 

 

 

 

 

 

Extrait du 2ème chant : Dame Nature dans une morgue d'or noir

 

 

 

Dame Nature dévêtue de nombre de ses parures et des hommes qui se pavanent comme des paons,

Et roulent avec la roue fracassée de l'Histoire, dans le grand précipice sans nom ni mémoire,

Courant, avides de bêtes à fourrure, d'ivoire d'éléphant, de cornes de rhinocéros ou tueurs de faons

Ô Errants sans gloire en la savane arborée sous la mire d'un arbre de Justice à visage de Moires!

Et qui donc dans une anse de mer, supplicie les phoques à suffoquer cœur de mère et de loups de mer?

Sang versé pour crimes contre l'Esprit de la terre, sang levé qui sera un jour changé en voix incendiaires

O prédateurs serez-vous noyés par ces nappes de pétrole qui souillent les eaux cristalines sous les marées noires ?

 

Ô grand soleil rouge au couchant de l'espoir, Soleil de la Justice vois-tu mourir avec les mangroves

Les baleines grises venues des lointaines banquises pour s'unir, dans cette eau qui fût claire tel un miroir,

En ce golfe nuptial devenu tombeau où un ballet de pélicans plie ses ailes sous la glu de l'or noir?

Ô morgue d'or noir reflue à ce puits de nuit fuyant sur l'océan épuisé mais qui vitrifie ton œil torve!

La plainte du pluvier siffleur aux racines engluées du palétuvier supplie la pluie, son ultime espoir!

Et autour des lianes et jacinthes des bayous, la terre et l'océan enlacés en leur nuptiale tombe d'eau

Voient l'Aigle royal niché en haut du cyprès chauve tel un prêtre commis à un cérémonial de mort

Quand à la barbe de mousses espagnoles, la tortue marine carnivore démembre encore un alligator

Ô baleines grises venues de lointaines banquises aux eaux chaudes pour que l'espèce se reproduise

Ô golfe ardent du Mexique sous la marée toxique, où ira pondre l'aigrette dont l'espoir s'amenuise ?

Et Vous qui errez emplis de morgue avide sur ce pont d'or noir où vous croyez trouver assise

Ne voyez-vous pas l'ange qui vous fait signe de le traverser avant qu'il ne se brise ?

 

 

 

 

 

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